COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Pour diffusion immédiate
Source : Guy Turcotte (514) 970-7475
POUR UN DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE INTELLIGENT ET RÉSILIENT À CHÂTEAUGUAY
Châteauguay, le 17 septembre 2024 - Nous, groupes environnementaux, communautaires et citoyens de Châteauguay, dénonçons un projet de développement domiciliaire inadéquat dans une ancienne terre agricole à Châteauguay, la terre à Faubert. Comme ancien territoire nourricier, celle-ci pourrait plutôt constituer un terrain parfait afin d’accueillir des projets d’agriculture urbaine, qui pourraient concourir à un autre aménagement du territoire plus conséquent avec les défis climatiques auxquels Châteauguay fait face.
Soyons clairs : nous appuyons l’augmentation de l’offre de logements à Châteauguay pour répondre à la crise du logement, mais ce que la Ville prévoit présentement ne répondrait pas nécessairement aux défis de l’abordabilité des logements. Au contraire, cela contribuera à aggraver les crises environnementales et sanitaires que nous vivons. Car ce projet immobilier prévoit la construction de 2000 unités de logement en bordure de l'autoroute 30, dans un milieu naturel de 28 hectares, et n’y prévoit aucun logement social ou abordable.
Nous saluons aussi le fait que la Ville de Châteauguay vient de s’engager dans une révision de son plan d’urbanisme (PU) et qu'elle planche sur un plan de transition écologique. Les problèmes de refoulements d’égout étant déjà historiques à Châteauguay dans bien des secteurs, les fortes pluies plus fréquentes forcent maintenant l’administration municipale à entamer également une analyse de ses infrastructures, afin de déterminer les meilleures façons de contrer ces problèmes de refoulements.
Mais nous n’acceptons pas qu’en même temps, la Ville continue à privilégier l’étalement urbain, fortement contre-indiqué alors que nous sommes désormais en contexte de crise climatique et de la biodiversité, et que cela ne peut qu’exacerber les pressions sur nos infrastructures déjà mal en point.
La Ville est dans le champ (littéralement) !
Le plan particulier d’urbanisme (PPU) en chantier pour développer ce terrain est un exemple flagrant d’étalement urbain qu’il faut justement éviter, et c’est pourquoi il ne doit pas être adopté le 23 septembre prochain.
Les scientifiques, les expert·es et le gouvernement du Québec martèlent l’importance de développer les municipalités en densifiant leurs centres-villes et leurs secteurs déjà bâtis, pour préserver les milieux naturels et les terres agricoles dont nous ne pouvons pas nous passer car ils nous rendent des services écologiques inestimables et essentiels.
Les pluies diluviennes des dernières semaines et les inondations dévastatrices qui ont suivi ont encore illustré l’urgence de conserver tous les milieux naturels encore disponibles dans les villes. On connaît pourtant leur utilité à bien des égards pour la conservation de la faune et de la flore, mais aussi pour leur service de captation du carbone et d’absorption et de régulation de l’eau de ruissellement et d’îlots de la biodiversité. Des villes comme Montréal dépensent d’ailleurs désormais des millions de dollars pour aménager des milieux éponges.
Malheureusement, au lieu de conserver les milieux naturels restants afin de réduire les risques d’inondations par ruissellement, l’administration municipale châteauguoise actuelle s’est engagée avec des promoteurs à artificialiser et à bétonner la majeure partie de la terre à Faubert pour permettre un développement domiciliaire adossé à une autoroute, ce qui est en plus contraire aux recommandations de la Santé publique de la Montérégie.
Pour un développement résilient de Châteauguay
Nous demandons à la Ville de Châteauguay d’annuler le vote sur le PPU qui est prévu le 23 septembre prochain, afin de 1) prendre une pause pour revoir son PU, 2) identifier les failles dans ses infrastructures et y apporter des correctifs, et 3) adopter son plan de transition écologique avant de permettre d’autres développements résidentiels dans des terrains vacants.
C’est une nécessité : Châteauguay doit revoir la planification de son territoire afin de densifier son cadre déjà bâti en respectant les avis de la Santé publique, afin de créer des milieux de vie complets, vivants, comprenant une part non négligeable de logements sociaux et abordables, résilients et adaptés à la nouvelle réalité environnementale, et qui favorisent la mobilité active et en connexion avec le transport collectif. Tout ceci se retrouve d’ailleurs dans la vision intégrée que propose le Plan de mobilité active 2024-2034 de la MRC de Roussillon, de même que dans l'esprit de la nouvelle Politique nationale de l'architecture et de l'aménagement du territoire.
Cette approche permettrait aussi de mieux protéger nos milieux naturels. Dans le cas de la terre à Faubert, elle permettrait aussi de protéger un ancien territoire nourricier qui pourrait facilement accueillir des projets d’agriculture urbaine.
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Pour information :
Florian Rouaud, Sauvons la terre à Faubert (STAF) florianrouaud@hotmail.fr
Chantal Payant, Boisés et écologie–Châteauguay (BEC) becchateauguay@gmail.com
Claude Boileau, administrateur, À Châteauguay, quelle ville voulons-nous? (ACQVVN) clboileau@videotron.ca
Guy Turcotte, SOS Forêt Fernand-Seguin (SOSFFS) guy.turcotte03@gmail.com
Ont appuyé cette déclaration :
Stéphane Moreau, Comité logement Rive-Sud (Châteauguay)
Martin Legault, Mouvement d’action régionale en environnement (MARE)
Carole Mainville, Mères au Front - Rive-Sud
Christine Dandurand, Mères au Front – Vaudreuil – Soulanges
Patricia Clermont, Association québécoise des médecins en environnement (AQME)
MARCHE ET MANIFESTATION LE DIMANCHE 22 SEPTEMBRE 2024 – MIDI
À CHÂTEAUGUAY
RASSEMBLEMENT PARC YVAN-FRANKO À MIDI
299 BOUL DE GAULLE
SAUVONS LA TERRE À FAUBERT ! ON NE LÂCHERA PAS !
ANNEXE - LES FAILLES DU PPU DU SECTEUR DE LA TERRE À FAUBERT
Pour consulter le document préliminaire du PPU du secteur de la terre Faubert
Les principales failles de ce projet de développement résidentiel dans un terrain de 28 hectares:
Destruction d’un milieu naturel boisé et humide de 20 hectares, recevant l’eau de ruissellement du secteur nord, et comportant une petite érablière à sucre et perturbation importante sur les 8 hectares restants du terrain.
Aménagement de 1500 à 2000 logements résidentiels, pouvant aller jusqu'à 2600 unités de logement (5 000 à 7 000 habitants, 3 000 à 5 000 véhicules), un ajout de + 10% population actuelle pour des infrastructures (égouts sanitaires et pluvial) déjà insuffisantes. Une grande partie des nouveaux logements seront situés à moins de cent mètres d’une autoroute, dans “un mur d’habitations de type multi-logement de 6 à 8 étages d’une longueur de 1,4 km collé sur la NA30”, contrairement aux recommandations de la Santé publique de Montérégie et de la MRC de Roussillon sur les niveaux sonores et les vibrations.
Logements prévus qui n’adressent pas nécessairement le défi de l’abordabilité et qui consiste en de l’étalement urbain : il ne s’agit pas ici de l’aménagement d’un quartier de vie complet offrant une mixité de prix (incluant des logements sociaux et abordables), avec services de proximité (alimentaires, transport en commun, travail, accès routes provinciales), afin de limiter les déplacements en automobile, mais de l’aménagement d’un quartier tout-à-l’auto. Les futurs résidents devront utiliser leur véhicule pour faire leurs courses et se déplacer hors du site pour tout autre service. Étant collé sur l’autoroute 30, il est à prévoir que les nouveaux résidents iront faire leurs courses à Beauharnois ou à Brossard où l’offre de commerces de détail est plus importante.
Non-respect des Orientations gouvernementales en aménagement du territoire du Gouvernement du Québec (OGAT), issues de la Politique nationale d’architecture et d’aménagement du territoire, en ce qui a trait entre autres au choix du site du projet, à la capacité des services publics à absorber ce projet, à la protection des milieux naturels restants. Ne s’arrime pas non plus aux orientations de l’Ordre des urbanistes.
Destruction des habitats de la faune et de la flore présents dans la terre à Faubert.
Élimination des services écosystémiques que rend la terre à Faubert (filtre de la pollution atmosphérique, sonore et visuelle de l’autoroute 30, captation du carbone, absorption de l’eau de ruissellement du secteur nord (ce qui pourrait accroître les risques de refoulement dans les secteurs environnants), filtration de l’eau de la nappe phréatique (60 % de l’eau potable vient de la nappe phréatique), corridor de connectivité de la biodiversité entre la communauté de Kahnawà:ke et le centre écologique Forêt Fernand-Seguin).
Accroissement important de la circulation routière dans le quartier résidentiel au nord du site, en raison du fait que la terre à Faubert est enclavée et difficilement accessible par le boulevard Saint-Jean-Baptiste à l’ouest et par le boulevard Pierre-Boursier à l’est. Les contraintes sont des servitudes de non-accès à l’ouest et à l’est en raison de l’ échangeur des routes majeures 132-138 et de l’autoroute 30 à l’ouest et du viaduc du boulevard Pierre-Boursier au-dessus de l’autoroute 30 à l’est. La Ville n’a pas fait d’analyses dans son PPU préliminaire de l’impact de l’augmentation de la circulation automobile dans le secteur résidentiel au nord du terrain.
Incertitude concernant la capacité des réseaux d’aqueduc et d’égout de supporter un tel développement à cet endroit. Cette capacité n’est pas démontrée dans le PPU, alors que ces réseaux sont déjà surchargés. Même avant les pluies diluviennes de plus en plus fréquentes, plusieurs secteurs de Châteauguay étaient au prise avec des problèmes de refoulement d’égout ou d’eau potable brune, dont un secteur au nord du site, celui du boulevard Sainte-Marguerite. Les OGAT demandent de tenir compte des effets des changements climatiques actuels et futurs (pluies intenses augmentées) afin de minimiser les risques pour la population et les infrastructures. Ce serait irresponsable de ne pas examiner la capacité du réseau d'égout en regard de ce projet avant l’adoption du PPU.
Toutes les cibles de densification de la Ville de Châteauguay telles qu’indiquées dans le Plan d’urbanisme de la Ville seraient atteintes avec ce seul développement dans la terre à Faubert. Or selon le Plan d’urbanisme actuel, on prévoit l’arrivée d’ici 2031 de 2770 ménages. Le Plan d’urbanisme prévoit dans les zones prioritaires de développement et dans certains autres secteurs de la Ville l’aménagement de près de 4000 unités d’habitation, si les cibles très conservatrices de logement à l’hectare sont atteintes à 100 pour cent (en moyenne 29 logements/hectare). Le Plan d’urbanisme actuel de Châteauguay ne mentionne pas la terre à Faubert comme un terrain vacant à développer. La Ville n’en a donc pas besoin pour répondre à ses cibles de densification.
La réglementation actuellement en vigueur pour ce terrain exige un PAE afin de modifier les règles de la zone visée. Cette procédure serait soumise aux règles d’approbation référendaire.
L’adoption d’un PPU est la procédure retenue par l’administration municipale. Cette façon de faire exclut l’approbation référendaire.
Une démarche démocratique douteuse d’adoption des modifications réglementaires : soirée publique d’info 20 juin animée par une conseillère en hypnothérapie, et consultation publique estivale du 21 juin au 21 juillet. L’administration municipale a déclaré que les mémoires et avis déposés par les citoyens ne seront pas publiés sous prétexte de respect de la Loi 25.
Pétition citoyenne en cours de plus de 7 000 signataires en défaveur de ce PPU.
Destruction d’une ancienne terre agricole qui abrite une ferme ancestrale de 1890, jugée d’intérêt patrimonial par le Ministère de la Culture et des Communications et que la Ville pourrait citer dans son patrimoine bâti. Cette ferme pourrait revivre en accueillant des projets d’agriculture urbaine. Démolition annoncée de bâtiments existants (maison et bâtiments de ferme) d’intérêt patrimonial.
Décision (CPTAQ) de dézonage agricole basée sur des données de dézonage erronées fournies par la Ville de Châteauguay.
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